Claude Jamier
Forçat, Déporté & Naufragé
 
Sa Famille
Condamnation & Bagne de Marseille
La Déportation en Amériques
Naufrage
Liste des Passagers du Notre-Dame de Bonne Espérance
Sources & Notes
 
Sa Famille

La famille JAMIER est originaire du hameau des Reculas à Saint-Firmin (Hautes-Alpes) : "le 15 mars 1517, le sieur Claude JAMIER, fils de Jean des Reculas, expose qu'il a des moulins proches le ruisseau appelé Brudour"1. Dès la fin du XVIème siècle, on retrouve également cette famille, à Brudour (hameau d'Aspres-lès-Corps), et à Saint-Julien (hameau de la Salette). Claude JAMIER est né vers 1638 à Pellafol (Isère), sa filiation n'est pas connue2.

les Chanaux, hameau de Pellafol

Claude JAMIER avait épousé avant 1667 Marguerite LONG, probablement fille de Guigues LONG & Marie LOUBET du hameau des Meyers, paroisse de Saint-Laurent en Beaumont3. Ils eurent au moins cinq enfants :

  Marguerite LONG meurt en 1699 et sera inhumée le 2 janvier 1699 à Pellafol.
Condamnation & Bagne de Marseille

Comme de nombreux hommes de la région, Claude JAMIER était colporteur. Ces marchands ambulants portaient sur leur dos une "balle" contenant leurs marchandises, et les proposaient en faisant du porte à porte dans diverses régions de France (Forez, Auvergne, Limousin, Languedoc...) pendant la saison froide durant laquelle ils ne pouvaient cultiver leurs terres. Nombre de ces marchands se sont mariés dans ces contrées et y ont fait souche.

Poursuivit pour " crime d'exposition de fausse monnaie ", il est condamné par le Parlement de Grenoble le 25 septembre 1683 au bagne à vie. Il est amené de Grenoble à Marseille par maitre Benoît DEVAUX commis au greffe criminel du parlement de Grenoble avec au moins cinq autres condamnés : Pierre BONNARD maréchal de la paroisse "d'Otel", Jean CECILLON laboureur de Belmont (Isère), Pierre COURIOL drapier de Barcelonne (Drôme), Pierre DU ROCHER soldat natif de Vannes en Bretagne (condamné "pour avoir tiré l'épée contre son lieutenant") et Jean-François OSMAND soldat suisse natif de Valbourg (condamné pour désertion). Ils arrivent au bagne de Marseille le 12 octobre 1683. Claude y sera détenu sous le numéro matricule 57984. Son signalement est conservé : " Taille moyenne visage long poils noirs ".

Construction de galères & du nel arsenal de Marseille vers 1666  

Tableau de Jean-Baptiste de la ROZE (1612 - 1687)

Marseille, Musée de la Marine de la Chambre de Commerce

La "chiourme" regroupait les prisonniers de droits communs, esclaves turcs ou "nègres". Ils vivaient les trois quarts du temps à quai, dans l'Arsenal5 de Marseille, véritable ville dans la ville, composée de différents ateliers, magasins, chantiers de constructions, ou bâtiments militaires... Certains travaillaient dans des savonneries ou dans des boutiques sur le ports, mais la plupart restaient dans l'Arsenal, travaillant sur les chantiers ou enchaînés et détenus dans les geôles de l'Arsenal. Le service en mer sur les galères durait environ deux à trois mois. Les forçats y étaient soumis à des conditions de vie difficiles : enchaînés jour et nuit à leur banc, soumis au coup de fouet généreusement distribués par leurs gardes.... L'espérance de vie des condamnés était logiquement considérablement réduite à leur arrivée au bagne.

Déportation en Amériques

Avec la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 et donc la multiplication des arrestations de protestants, le bagne de Marseille n'est pas en mesure de recevoir cet afflux de nouveaux condamnés. Les forçats les moins valides sont donc petit à petit déportés en Amérique. Claude JAMIER embarque avec une centaine d'autres forçats et une centaine de protestants le 8 mars 1687 à bord du "Notre-Dame de Bonne Espérance" pour être "envoyé à l'Amérique". Enchaînés, les déportés sont entassés les uns sur les autres dans des chambres du vaisseau, "sur le point d'étouffer de chaleur". Après quatre jours passés à quai, le navire quitta Marseille le 12 mars 1687, en direction de l'île de la Martinique6.

Au commencement du voyage, "deux grandes tourmentes" firent beaucoup souffrir les prisonniers et particulièrement les premiers malades qui ne "pouvoient pas changer de place". Pour éviter la contagion, il est permis aux prisonniers d'aller deux par deux se promener et prendre un peu l'air. Les vents contraires obligent le navire à mouiller "à un Port nommé la Rouquette, de la coste d'Espagne" puis à Gibraltar où ils séjournèrent quelques jours "pour survenir à quelques pressants besoins, & pour avoir quelques rafraichissemens".

Le navire passe ensuite les "Isles de Madère", mais devant le nombre croissant de malades, "on relacha nos liens, & on nous permit de nous promener dans tout le Navire pendant le jour, nous jouimes de cette liberté depuis Gibraltar jusques à l'Amérique". Les prisonniers restaient la nuit dans leurs chambres, serrés et incommodés par la chaleur, "que tout cela ensemble, y avoit produit une grande quantité de poux & de vers, qui nous rongeoint & dévoroient la nuit &le jour". Durant la traversée, les maladies emportèrent quatorze hommes et cinq femmes protestantes, plusieurs forçats, un matelot et quelques soldats.

Naufrage

Le sieur Etienne SERRES raconte dans ses relations le naufrage du "Notre-Dame de Bonne Espérance", dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 mai 16877 :

Le Dimanche de Pentecoste, le Pilote ayant fait son calcul, dit au Capitaine qu 'il croyoit que nous n'étions qu'à quarante lieues de la Terre de la Martinique, & que de peur de heurter à quelque écueil, & de faire quelque naufrage, il n'étoit point d'avis de faire chemin la nuit suivante; le Capitaine s'opposa au sentiment du Pilote, il lui soûtint qu'il se trompoit dans son calcul, qu'ils étoient à plus de cent lieuës de terre, & qui'ils pouvoient continuer à faire le chemin le jour & la nuit, sans rien craindre en faisant bon quart.

Voici le lieu de parlers du funeste accident qui arriva à nostre Vaisseau, je décrirai un peu au long les circonstances des son naufrage pour faire voir au vray les choses de la façon qu'elles s'y sont passées. Le lundy après la Pentecoste, deux ou trois heures avant le jour, le pilote fut à la Prouë, pour voir si les gens qui faisoient le quart, s'acquitoient de leur devoir, il fut bien surpris lors que pensant qu'ils étoient occupés à leur tâche, & qu'ils surveilloient à la conservation du Vaisseau, il les trouva tous endormis, sa surprise s'augmenta, & fut suivie d'un grand étonnement, lorsqu'ayant voulu regarder de près les choses, il découvrit la terre, il cria aussitôt qu'on abaissat les voiles & il n'eut pas plutôt achevé de crier, que le Navire heurta fortement contre un Rocher : ce coup ébranla tout le Navire, & le remplit de tant de cris, de crainte & de gémissements, que les Matelots ne purent jamais s'entendre pour abaisser les voiles, selon l'ordre qui leur en étoit donné, de sorte que le Navire heurtant de plus en plus contre le rocher, le gouvernail se rompit, & il n'y eut qu'alarme & que trouble dans tout le Navire. Les femmes étoient fermées à clef dans leur chambre, & dans le désordre où tout le monde étoit, on ne se souvint de leur ouvrir que lorsqu'il ne fut presque plus tems : quelqu'un ayant enfin pensé à elles, & s'étant avisé de leur ouvrir la porte de leur chambre, ne pouvant trouver la clef, la rompit à coups de hache, quelques unes en sortirent du milieu des eaux, où elles nageoient déjà, & on trouva toutes les autres noyées dans les eaux, qui entroient de tous costez dans le Vaisseau, & dont leur chambre étoit toute pleine.

Plusieurs forçats furent empêchez par leurs chaînes de courir au moyen de leur conservation, ils étoient enchaînez, les uns avec les autres, & sept à sept; de sorte que ne pouvant jamais rompre les chaines dont ils étoient liez, ils jetterent des cris epouvantables pour emouvoir les entrailles, & pour faire venir quelqu'un à leur secours : ces cris ayant attiré près d'eux leur Comite, il eut pitié d'eux, il fit tous ses efforts pour rompre leurs chaînes; mais le temps étant court, & tous voulant être déliez à la fois, après avoir ôté les fers à quelques uns, il fut contraint d'abandonner les autres, craignant d'un côté que quelque coup de desespoir les portât à lui ôter la vie, lors qu'il ne pouvoit pas garantir la leur, & appréhendant de l'autre que le tems lui manquât pour se conserver lui-même, en donnant le tems à la conservation d'autruy.

Les Matelots tous troublez n'ayans jamais pû s'entendre pour abaisser les voiles, furent contrains de couper les deux grands Mats du Navire, & de mettre peu de tems après deux chaloupes en mer, où ils se jettèrent eux-même, & où quelques uns de ceux qui ne furent pas empêchez par leurs maladies les suivirent, quelques uns de nos prisonniers furent de cette troupe Le Capitaine voyant que tous craignoient de périr, & que chacun cherchoit une planche dans le Naufrage, voulant arrêter notre crainte, nous cria plusieurs fois d'avoir bon courage, nous disant qu'il ne s'en perdroit pas un de ceux qui restoient avec lui, mais quelque coeur qu'il fit lui-même paroître, quelque tems après il entra dans sa chambre, dépouilla ses habits, & se jetta dans la mer, pour se mettre dans le chaloupes, qui l'attendoient tout proche du Navire.

La mer étant alors fort enflée, & fort irritée, nôtre Navire en étant rudement secouë, & fort ébranlé, il fut mis en mille pièces par les vagues qui le poussoient, & par les rochers où il heurtoit : il ne nous resta dans ce débris qu'une partie de la Poupe, où nous nous retirâmes tous pour y chercher quelque azile & quelque ressource à notre misérable vie, qui étoit en si grand danger, & dont nous envisagions à tout moment le profond & affreux tombeau.

Dans le tems que nous avions les yeux en haut, ne voyans point de resource en bas; lorsque nous étions tous occupez à implorer le secours de la providence de Dieu, à remettre nôtre vie & nôtre ame entre ses mains, commençans à chanter le Psaume cinquante un; ce qui nous avoit resté du Navire pour nous servir de quelque refuge, & de quelque apuy, s'enfonça tout à coup dans la mer, où nous nous trouvâmes au milieu des vagues, & où je n'avois aucune force pour combattre avec elles, la maladie que je souffrois depuis longtems, & les remèdes qu'il m'avoit falu faire pour en étre soulagé, m'avoient réduit dans une telle foiblesse que j'étois incapable de faire aucun effort, pour sortir du danger où j'étois enfoncé : deux jours avant nôtre Naufrage, le Sr. Itenchon Chirurgien, un de nos prisonniers, m'avoit saigné de mes deux bras, & m'avoit donné deux lavements, ce qui n'avoit laissé en moi aucune force pour travailler à ma conservation, lors que j'étois tout couvert de flots, & en danger de perdre bientôt ma vie, selon toutes les apparences, je ne pouvois jamais me tirer des gouffres où je me voiois comme enseveli; mais Dieu qui aime à paroître dans l'extremité, & qui se plaît à faire voir qu'il peut tout, là où nous ne pouvons rien, me conserva d'une manière toute miraculeuse.

Les plus chanceux échappèrent au naufrage grâce aux chaloupes, d'autres furent "délivrez par les Sauvages"8 venus à leur secours sur un canot dans la journée du lundi, d'autre enfin dérivant avec les débris du navire furent sauvés par "deux Négres"9 sur une petite barque dans la nuit du lundi au mardi. Environ cent trente personnes périrent pendant le naufrage, quelques soldats et matelots, deux passagers et beaucoup de forçats, qui, ayant été enchaînés sept par sept, périront en grand nombre.

Le lieu du naufrage porte le nom de Caye Pinsonnelle, du nom du capitaine du navire, Guillaume PEYSSONNEL10. Le site du naufrage a été découvert il y a quelques années et identifié par le Groupe de Recherche en Archéologie Navale Martinique.

Concernant les survivants, le gouverneur de Martinique écrit à Colbert en mai 1687 : "Les Peuples sont fort estonnez de ces envoys, les forçats sont accablez d'années et d'incommoditez et absolument inutiles. Les Religionnaires seront fascheux et les habitants craignent avec raison que lorsqu'ils auront connu le pays, Ils n'enlèvent leurs negres et ne les emmenent chez les anglois vue la facilité qu'il y a de touver des canots et l'impossiblité de garder les Isles". Les déportés devenaient esclaves dans des exploitations de canne à sucre ou de tabac.

au large nord de la commune de Le François, La Martinique

La destinée exacte de Claude JAMIER et de tous les forçats en général est inconnue, s'il a survécu à la traversée, il n'a probablement pas survécu au naufrage.

Liste des passagers du Notre-Dame de Bonne Espérance

Le Notre-Dame de Bonne Espérance est un navire marchand de 300 ou 400 tonnes, construit en 1681, propriété du marseillais Marc-Antoine LEROY11, qui a été affrété sur ordre de l'intendant du bagne de Marseille pour la déportation de forçats et de protestants. A son départ, le navire transportait 35 hommes d'équipages, 23 soldats constituant la garde des déportés et des forçats, 6 passagers volontaires, une centaine de déportés protestants et tout autant de forçats. Les deux écrivains présents à bord : Mr du BRÜEIL, de Paris, écrivain du roi & Mr LA TATTE "du côté de Bordeaux", écrivain du vaisseau, périrent lors du naufrage.

Les déportés protestants étaient composés de 62 hommes et 29 femmes, à savoir pour les hommes :
Jacques ALOGER facturier de Nîmes, décédé durant le naufrage.
Pierre AMBLARD de Genrernogues, survivant au naufrage.
Nicolas ANDIGER des Cévennes, survivant au naufrage.
sieur ANNIBAL, chantre de Saint-Gilles, décédé durant le voyage.
maitre Richard BLANCHER de Saint-Bauzille d'Heraut (?), décédé durant le voyage.
Jacques BONNET des Cévènnes, décédé durant le voyage.
Jean BOÜISSONS, facturier de laine de Nîmes, survivant au naufrage.
Isaac BOÜISSONS, frère du précédent, survivant au naufrage.
Mr. Guy BOURGEOIS de Bedarieux, décédé durant le naufrage.
Pierre BRUN de Nîmes, survivant au naufrage.
François CHAPELLE des Cévennes, décédé durant le naufrage.
sieur Charles le Jeune Bourgeois de Villeneuve de Borelle (?), survivant au naufrage.
Mr. CROUZIER marchand du Vivarais, décédé durant le naufrage.
Mr. DAUDE d'Alès, décédé durant le naufrage.
Pierre DUCLOS des Cévennes, survivant au naufrage.
Mr. DUCROS, mort peu de jours après le départ.
Jacques DUCROS des Cévennes, survivant au naufrage.
Henry DURAND conroieur de St-Jean de Gardouveuques, décédé durant le voyage.
Fulcran FABRE des Cévennes, survivant au naufrage.
Pierre FESQUET des Cévennes, décédé durant le naufrage.
David FESQUET  des Cévennes, survivant au naufrage.
sieur FINEL, facturier de laine de Sumene (?), décédé durant le voyage.
Jean FONTAINE marchand de Gardouneuques, décédé durant le naufrage.
Jacques FONTANE de St-Paul , survivant au naufrage.
Mr de FOUQUET, décédé durant le voyage.
sieur GABRIEL, décédé durant le voyage.
Jacques GRAS des Cévennes, survivant au naufrage.
Jean-Pierre GRAS, "qui étoit un de ceux qui prêchoient dans les Cevennes", décédé durant le naufrage.
GRUILLET le père, décédé durant le voyage.
GRULHET fils  des Cévennes, survivant au naufrage.
Mr GUIRAUD, lieutenant de Cavalerie de Nîmes, survivant au naufrage.
sieur GUIRAUD d'Uzès, survivant au naufrage.
Jacques HUË maréchal de Florac, décédé durant le voyage.
Pierre HUE facturier d'Anduze, décédé durant le naufrage.
sieur Pierre ISANCHON, chirurgien de Montauban, survivant au naufrage.
Jean JONQUET de Nîmes, décédé durant le voyage.
Claude JURAN de Vallez, survivant au naufrage.
Daniel LAGIT de Montpellier, survivant au naufrage.
Mr. LAOUDESN, marchand du Vivarais, "qui fut porté quelque tems après dans l'Amérique".
maitre Pierre LAUSE chauffetier de Nîmes, décédé durant le voyage.
Mr Etienne de LERPINIERE théologien de Saumur, survivant au naufrage, aurait par la suite rejoint New-York ou Londres selon les sources.
le nommé LERRIEU de Nîmes, survivant au naufrage.
Pierre LORANGE maitre bastier de Nîmes, survivant au naufrage.
sieur MAZAURIE d'Alès, survivant au naufrage.
Anthoine MALZAC des Cévennes, décédé durant le naufrage.
Jean MALZAC des Cévennes, survivant au naufrage.
sieur MARTIN de Nîmes, décédé durant le voyage.
Jean MARTIN des Cévennes, survivant au naufrage.
Mr. MATHIEU, avocat de Duras près de Bordeaux, décédé durant le voyage.
Anthoine MAZEL des Cévennes, survivant au naufrage.
Laurent MAZEL des Cévennes, décédé durant le naufrage.
Charles MERCOU  des Cévennes, survivant au naufrage.
Pierre MICHEL voiturier de Nîmes, survivant au naufrage.
Mr. NOUVEL marchand de Nîmes, survivant au naufrage.
Guillaume RAYNAUD des Cévennes, décédé durant le naufrage.
Pierre ROQUE tailleur des Cévennes, décédé durant le naufrage.
Pierre ROUX cardeur de Nîmes, décédé durant le naufrage.
François SALENDRES de la Salle, survivant au naufrage.
Etienne SERRES, de Montpellier, survivant au naufrage et auteur de Quatre relations véritables du sieur Serres de Montpellier.
Raimond TOURRENE des Cévennes, décédé durant le naufrage.
David ou Daniel VEDEL de Clarensac, survivant au naufrage, meurt à la Rochelle vers 1689.
André VIGUIER de la Tour, décédé durant le voyage.
La plus grande partie des femmes protestantes, enfermées dans leur chambre, sont mortes durant le naufrage :
la femme de maitre ALANGER de Nîmes,  survivante au naufrage.
demoiselle d'ARNAUD, veuve de Mr ARNAUD, ministre de Beauvert, décédée durant le naufrage.
demoiselles Louyse & Dauphine ARNAUD, belles-soeurs de la précédente, décédées durant le naufrage.
Mademoiselle Baldinne de Vendemian, décédée durant le naufrage.
Mademoiselle de BONNEAMI du Poitou, décédée durant le naufrage.
demoiselles de BOSC & CAVALIÈRE sa soeur, de Montpellier, décédées "au commencement des calamités" du voyage.
Françoise CABRIT des Cévennes, décédée au cours du voyage.
la veuve DONNADIEU cordonnier de Nîmes, décédée durant le naufrage.
la veuve DUMAS d'Anduze, décédée durant le naufrage.
Mademoiselle Anne EXPERT de Puy-Laurens en Languedoc, décédée durant le naufrage.
Mlle de FERRAGUE de Nîmes, décédée au cours du voyage.
la veuve de maitre GARDELLE fondeur de Montpellier, décédée durant le naufrage.
Magdelaine JOYEUSE des environs de Nîmes, décédée durant le naufrage.
la femme de Guillaume de LA COMBE de la Salle, décédée durant le naufrage.
Marie LAUNE de Nîmes, décédée durant le naufrage.
la veuve LAUSE de Nîmes, décédée durant le naufrage.
Isabeau MIENNE d'Anduze, décédée durant le naufrage.
Marguerite PASSE, femme d'Anthoine JALABERT de Nîmes,  survivante au naufrage.
demoiselles PEIVIGNES, deux soeurs originaire des Cévennes.
PSSETTE (?) de Nîmes, décédée durant le naufrage.
Jeanne & Babeau PEYRIGUES, soeurs de St-Ambrois, décédée durant le naufrage.
la veuve ROQUE de la Salle, décédée durant le naufrage.
Marthe ROQUE de la Salle, décédée au cours du voyage.
Louise SEGUIN, femme de David VEDEL de Clarensac, "qui fit le voyage volontairement pour suivre son mary", survivante au naufrage, accouche vers 1688 d'un fils à la Martinique, rentre avec sa famille vers 1689 à la Rochelle où son  mari meurt puis rentre à Clarensac en 1690.
Suzanne de SAINT-IPOLITE,  survivante au naufrage.
 
Parmi la centaine de forçats embarqués à bords du Notre-Dame de Bonne Espérance, on retrouve dans le registre d'écrou du bagne de Marseille la trace de 30 condamnés à vie, libérés le 8 et le 9 mars 1687 pour être "envoyé à l'Amérique". L'un d'entre eux, Pierre ROCHE est cité parmi les forçats qui perdirent la vie au cours du naufrage dans la relation du sieur SERRES, son concitoyen de Montpellier. La plus grande partie d'entre eux ont disparus lors du naufrage :
Jacques BASSET de Nyons (26)
Bernard BENERTY de Cahors (46)
Achillea BONSENS de Montmorin (05)
Pierre CAMPLOT de Plandes (?) en Languedoc
Jean-Jacques CANTAROL, bohémien natif de Vicdessos (09)
Ambroise CASAUBON de Bordeaux (33)
Antoine CASSAUX de Notre-Dame de Grison (?) en Gascogne
Jacques CASSINOT du Quercy
Jean CAUVIN du Bourguet (83)
Esprit CHANTRE de Quinson (04)
Jean CHOQUET de Boulbourg (?)
Claude CLERET de Paris (75)
Yves DANDIGNE, écuyer breton
Nicolas de MONRENVILLE, forgeur de Crossel (?)
Joseph GRENON de Digne (04)
Claude JAMIER de Pellafol (38)
Jullien JOSSET du Gouray (22)
Jean LAROCHE, bohèmien
Bernard LAVAL de Launac (31)
Jean LECOCQ de Vezé (?) en Normandie
François LECOINTRE
Pierre MARTINCOURT de MERCEY de la NOUE de Dijon (21)
François MAUJOUAN de Plounévez (22)
Jean MORVANNE des Pays-Bas
François PATERNE de Catagne en Sicile
Jean PELLEPORC de Boulogne sur Gesse (31)
Pierre ROCHE de Montpellier, décédé au cours du naufrage.
Jean ROLLAND de Godesses (?) en Auvergne
Barthélémy VALERIAN de Ceillac (05)
Philippe VAMPOCQ de Mourenard près de Bruges
Sources & Notes
 

Principales sources utilisées :

Registres paroissiaux de Pellafol (aujourd'hui dépouillés par le Centre Généalogique du Dauphiné et disponible via Généabank)
Registres d'écrou du bagne de Marseille (dépouillés par la Bibliothèque Généalogique et disponible via Généabank )
Groupe de Recherche en Archéologie Navale Martinique, dont les recherches archéologiques et en archives ont permis l'identification du site du naufrage.
SERRES Etienne, Quatre relations véritables du sieur Serres de Montpellier, Amsterdam, 1688

Notes :

1- DURAND Henri, Notes sur l'histoire de Corps..., 1911
2- Il pourrait être le fils d'Antoine JAMIER mort à Pellafol le 14 avril 1672. On trouve également un Barthélémy JAMIER, vivant en 1672, frère de Marie JAMIER ( + Pellafol 11.4.1671), femme de de Pierre GALVAIN de Pellafol (mariage avant 1647).
3- "Laurent LONG a feu Guigues des Meyers en Beaumont" est parrain de Marie JAMIER en 1668. Guigues LONG avait épousé Marie LOUBET le 1er novembre 1633 à Saint-Laurent en Beaumont.
4- Registre d'écrou du bagne de Marseille 1.0.98
5- Le nouvel Arsenal de Marseille a été construit par l'intendant Nicolas ARNOUL sur ordre de Louis XIV du 24 juillet 1665.
6- L'île de la Martinique, découverte par Christophe COLOMB le 15 juin 1502, fut colonisée par les français à partir de 1635, année de la fondation de la ville de Saint-Pierre.
7- Le naufrage est daté du 24 mai 1687 dans une lettre de Pierre JURIEU (1637-1713) (publiée dans le Bulletin du CG du Languedoc n°34)
8- Les caraïbes, ethnie amérindienne des Antilles, avaient été chassés de la Martinique par les français. Quelques groupes isolés y ont survécus dans les parties les plus reculées jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.
9- Louis XIII autorisa la déportation d'esclaves africains dans les colonies en 1642.
10- Guillaume PEYSONNEL était issu d'une famille de médecins et de juristes marseillais.
11- Marc-Antoine LEROY, né vers 1643 était fils de Germain et de Catherine DUBOU. Il avait épousé en première noce (20 décembre 1667 paroisse de la Major à Marseille) Magdeleine MARTIN, puis Marguerite de GRATIAN (4 février 1691 paroisse des Accoules à Marseille).