Quelques
décennies plus tard, cette guerre a peut-être permis
à Humbert BERENGER, ici présent, avec le recul du
temps, d'échapper au même sort que Guillaume. En
effet, pour quelque
crime qu'il avoit commis, ses biens furent confisqués par le roi.
Mais il obtint des lettres d'abolition en 1465.
En
revanche, l'attitude de Guigues de MORGES, seigneur du
Châtelard, qui ne revient pas après les
funérailles du sire de Montmaur, ne peut s'expliquer de la
sorte. Il faut peut-être y voir une réprobation, de
la part de l'ancienne noblesse, de l'attitude du Dauphin, qui
profite de la moindre occasion pour s'approprier les biens de ses
vassaux.
L'attitude des BERENGER contraste nettement avec
celle des hommes du Dauphin. Ces derniers profiteront ainsi de
leur fidélité, par exemple les COMBOURCIER,
châtelains de Ratier, vont devenir une des plus puissantes
familles de Matheysine au XVIème et XVIIème
siècles, venant même à se marier en 1564
à une fille du seigneur de Morges, alliance encore
impensable à l'époque de ce conflit.
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- Famille BERENGER
- Seigneurs de Morges
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- Famille de MORGES
- Seigneurs du
Châtelard
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- Famille de COMBOURCIER
- Seigneurs de Beaumont
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Les
MONTORCIER sont une des familles les plus anciennes des
Hautes-Alpes. Ils possédaient la terre de Montorcier,
aujourd'hui dans la commune de Saint-Jean - Saint-Nicolas, et le
reste de la haute vallée du Drac. D'autres branches se sont
installées en Vallouise, en Gapençais et à
Pellafol & Beaufin.
Hugues de
MONTORCIER aurait été témoin en 1044 du
partage de la ville de Gap entre l'évêque et le comte
de Provence.
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Guillaume
Blanc de MONTORCIER a acquis, par échange avec le Dauphin,
les terres de Beaufin et de Pellafol en 1303. Il a eu plusieurs
fils, trop pour partager entre eux sa part de la coseigneurie de
Montorcier. Son fief de Montorcier, qui était jusqu'alors
vraisemblablement un alleu, passe alors sous la juridiction du
Dauphin, tandis que les terres de Beaufin et de Pellafol lui
reviennent.
Gillet,
père du Guillaume en question, avait été
seigneur de Pellafol et de Beaufin, comme son père Rostaing
avant lui, dès 1384. Il meurt après 1406 et eut,
d'une femme inconnue*, au moins trois enfants, Guillaume, Jean et
Nicette.
Béatrix, sa sœur, épouse en 1406 Jean
II GRAS, seigneur des Herbeys et de Saint-Maurice en Valgaudemar,
qui perdit vraisemblablement la vie à la bataille
d'Azincourt en 1415.
Jean, son
frère, a reçu la terre de Beaufin et épousa
Marguerite BERENGER, fille de Raymond, seigneur de Morges et de
Alix COSTE, dame de la Chaudière. Il laisse une fille
nommée Marguerite, vivant encore en 1500, qui apporta aux
POISIEU, les terres de Beaufin, de Saint-Eusèbe, de
Saint-Benoit et de la Chaudière dans la Drôme.
* la femme de Gillet pourrait
être une ROUX, ceci expliquerait le fait que Jean de ROUX,
châtelain de Corps, seigneur de Saint-Eusèbe & de
Chichilianne ait légué à Jean de MONTORCIER,
fils de Gillet, la terre de Saint-Eusèbe et quelques droits
à Corps...