Le Siège de Pellafol en 1426
 
Les Faits
L'Attitude de la noblesse
 
Questions sur le Siège
 
La Famille de Guillaume de MONTORCIER
 
La Fin de Guillaume de MONTORCIER
 
Les Faits
 
Mathieu de FOIX, comte de Comminges, gouverneur du Dauphiné, mande le 26 octobre 1426 le procureur fiscal du Graisivaudan et les châtelains de la Mure, du Trièves, de Beaumont, de Corps et du Champsaur de marcher contre Guillaume de MONTORCIER, qui s'était emparé par surprise du château de Pellafol, mis sous la main du Dauphin, de reprendre ledit château avec l'aide des hommes de leurs châtellenies levés sous l'étendard delphinal, de se saisir de la personne dudit Guillaume de MONTORCIER et de l'amener sous bonne garde dans les prisons de Grenoble.
 
Le samedi 26 octobre, Jacques CHALARON, procureur fiscal de la cour majeure du Graisivaudan, et Guillaume ARIBERT, notaire, se mettent en route à la chute du jour. A Vizille, ils prennent un guide pour les conduire à La Mure où ils arrivent pendant la nuit et dont ils trouvent les portes closes. A grands cris, ils les font ouvrir et s'installent à l'auberge de Drevon ODRU où ils convoquent les châtelains de la Mure, de Beaumont et de Ratier. Ceux-ci étant réunis, le châtelain de Beaumont et Pellafol rapporte que le jeudi précédent, Guillaume de MONTORCIER est entré par surprise dans le château de Pellafol et, après avoir frappé, a mis en prison les serviteurs du Dauphin qui le gardaient. Ordre est donné aux trois châtelains de réunir leurs hommes, de les armer du mieux qu'ils pourront et de les amener secrètement à Saint-Sébastien sans leur dire le but de l'expédition. De là, le même jour, le procureur et le notaire se rendent à Mens pour s'assurer le concours du châtelain et de ses hommes. Celui-ci promet d'amener une importante compagnie. En même temps, comme les hommes du Trièves dépendent de leurs nobles et bannerets, les commissaires s'adressent à Guigues de MORGES, seigneur du Châtelard, et à Guigues BERENGER, seigneur de Morges, leur donnant rendez-vous à tous les deux à Saint-Sébastien le lendemain.
 
Le lundi 28 octobre, les commissaires partent au point du jour pour Saint-Sébastien où ils attendent les châtelains. Arrivent successivement Antoine MARGAILLAN, vice-châtelain du Trièves, amenant 150 hommes sous l'étendard de drap rouge aux armes delphinales, puis Guigues de MORGES, armé de pied en cap avec quatre chevaux et deux serviteurs portant cuirasses et bracelets, qui se déclare prêt à obéir aux ordres du Conseil mais s'excuse, étant obligé d'assister aux funérailles du sire de Montmaur, et promet de revenir après la cérémonie; vient ensuite le châtelain de Beaumont avec 50 hommes de pied armés d'arcs, arbalètes, quelques uns portant des cuirasses. Les châtelains de La Mure et de Ratier n'étant pas arrivés à midi, les commissaires se mettent à la tête des troupes et se dirigent vers Pellafol. Ils s'arrêtent à quelque distance du château et, comme la nuit tombe, ils se bornent à placer des sentinelles. A ce moment un homme se présente à l'une des fenêtres de la tour. On l'interroge. Il répond qu'il est Guillaume de MONTORCIER, seigneur de Pellafol, et que le château lui appartient. N'ayant fait aucun tort au Dauphin, il demande ce qu'on lui veut. Les commissaires, après s'être concertés, lui exposent l'objet de leur mission et le somment de rendre le château. Le sire de MONTORCIER s'y refuse, il explique qu'il avait été inculpé du meurtre du prieur de la Croix de la Pigne, c'est pourquoi son château avait été saisi, mais qu'ayant obtenu des lettres de grâce du Roi-Dauphin et son pardon du Pape, il n'y avait plus de raison de maintenir ladite saisie. Comme les commissaires ne se rendent pas à ses raisons, Guillaume de MONTORCIER ferme la fenêtre, monte au sommet de la tour, et de là, décoche une flèche sur son interlocuteur. Les hostilités sont commencées. Les bandes de Trièves et de Beaumont sont disposées autour du château, tandis que les commissaires se rendent à Corps et font convoquer tous les hommes du mandement pour le lendemain.
 
Le mardi 29 octobre, avec les 110 hommes fournis par Corps, les commissaires reprennent le chemin de Pellafol et plantent le drapeau delphinal dans un pré non loin de Riconnières. Peu après arrivent le châtelain de La Mure avec 100 hommes, parmi lesquels noble Jean SONNIER, portant l'étendard delphinal de la châtellenie, puis Humbert COMBOURCIER, châtelain de Ratier avec 60 hommes. Commissaires et châtelains s'approchent du château, recherchant par quel point il pourrait être abordé. Après quoi, ils envoient un message au Conseil delphinal pour l'informer de la situation et lui demander des instructions.
 
Le plateau de Pellafol à droite & la pointe d'Ambel à gauche, vu des Côtes-de-Corps
 
Le mercredi 30 octobre arrivent le châtelain de Valbonnais avec 100 hommes et un peu après Guigues BERENGER, seigneur de Morges, et Humbert BERENGER, seigneur de Tréminis, revenant des funérailles du sire de Montmaur. Etant descendus de cheval, ils entrent dans le château, dont la grande porte leur est ouverte par Guigues de MONTORCIER.. Après avoir conféré avec lui pendant un quart d'heure environ, ils ressortent du château et exposent aux commissaires et châtelains que le sire de MONTORCIER leur a dit avoir une bonne garnison, d'abondantes munitions et que, décidé à ne pas abandonner son château, il préférait y mourir. Mais le sire de Tréminis, prenant à part le procureur fiscal, lui laisse entendre tout bas que si l'on donnait quelque argent au sire de MONTORCIER, il rendrait le château. Sommés de prêter leurs concours à l'expédition, les sires de Morges et de Tréminis s'excusent, déclarant n'avoir pas leurs armes et aussi n'être pas convoqués régulièrement. Au surplus, ils ajoutent vouloir d'abord aller dîner au prieuré de la Croix de la Pigne. Les commissaires et châtelains les y rejoignent après le repas et les adjurent, mais sans succès, de prêter leur concours. Après quoi un conseil est tenu pour assurer la surveillance des abords du château pendant la nuit. Du côté des assiégés, on fait au cours de la nuit des signaux à l'aide d'une cloche placée au sommet de la tour et de brandons enflammés jetés au pied des murailles.
 
Le jeudi 31 octobre commencent les opérations du siège : le drapeau delphinal est planté solennellement et au son des trompettes en quatre endroits différents en face du château. Les châtelains et leurs hommes prennent leurs positions et les fortifient tandis que les assiégés ripostent par des traits qui n'atteignent personne. Après le dîner arrive le sire de Morges avec trois chevaux, mais sans armes. A l'appel du procureur fiscal, il répond que si ce magistrat se présente le premier devant la porte du château, il le suivra. Le procureur riposte que ce n'est pas son métier, mais bien celui du sire de Morges, qui doit être expert en telles matières. Pendant cette altercation le châtelain de Valbonnais, exaspéré par les traits lancés par le sire de MONTORCIER, prend son drapeau et avec quelques-uns de ses hommes, sans dire un mot, s'approche de la première porte du château. Ce que voyant, le procureur fiscal adjure les gens de La Mure de suivre ceux de Valbonnais et de faire leur devoir. Jean SONNIER avec son drapeau et les autres capitaines obéissent à son appel et se rangent auprès de la porte, tandis que MONTORCIER et ses hommes font pleuvoir sur eux une grêle de pierres. De leur côté, les gens du Dauphin, archers et arbalétriers, répondent de leur mieux. Pendant le combat, Jean SONNIER ayant appliqué son drapeau contre la porte, une douzaine d'hommes qui l'ont suivi s'efforcent de l'enfoncer à coup de hache. MONTORCIER, voyant que sa porte est sur le point de céder, descend du sommet de la tour et par l'ouverture déjà pratiquée dans la porte fait passer une grande lance nommée javeline et blesse l'un des assaillants, tandis que deux autres tombent, frappés par des pierres. Le combat se poursuit ainsi pendant une demi-heure après quoi les assiégeants, dont les munitions commencent à manquer et qui luttent à découvert, se retirent sur leurs positions. Durant ce temps, le sire de Morges se tenait à l'écart, ne disant rien, ne faisant rien, mais observant la marche des événements. Deux hommes de la compagnie de Corps abandonnent leur poste; toutefois devant les adjurations et les menaces du notaire ARIBERT, l'un d'eux rejoint ses compagnons. Arrivée de noble François SOFFREY dit Machéra, châtelain de Valcluson et de Césanne, chargé de la direction des opérations militaires, et avec lui nobles Louis VILLARD et Guigues de MAILLE. Pendant qu'il visite les alentours du château, le procureur fiscal se rend secrètement à Ambel pour y chercher des armes et des munitions et Humbert COMBOURSIER est envoyé au château de Ratier pour y prendre de l'artillerie.
 
Le vendredi 1er novembre, Machéra réunit en conseil de guerre les autres capitaines-châtelains et étudie les moyens de prendre la château par force ou par ruse : on conclut de ne rien faire ce jour-là, faute de munitions. Vers la chute du jour, Machéra visite successivement tous les postes et, dans chaque poste, réunit les hommes au son de la trompette et fait proclamer défense de se livrer au pillage, si ce n'est pour ce qui est nécessaire à l'alimentation, et ordre d'obéir aux capitaines. Comme il achève cette tournée et arrive au cantonnement de la compagnie du Trièves, il est rejoint par Soffrey d'ARCES, chevalier, bailli du Briançonnais, envoyé par le conseil delphinal et, avec lui, noble Claude d'ARCES et Georges MOTET. Machéra les met au courant de la situation. Il est décidé que, le lendemain matin, on prendra un parti. De son côté, pendant la nuit précédente, MONTORCIER a fait établir au dessus de la porte du château deux mantelets de bois qui s'ouvrent et se ferment à volonté ; toute la journée, à l'aide d'un treuil, il a fait monter des pierres sur la plate forme de la tour.
 
 
Le plateau de Pellafol vu du col de l'Aup, au dessus de Monestier d'Ambel
 

Le samedi 2 novembre, au lever du jour, Soffrey d'ARCES et sa compagnie, le procureur et le notaire se réunissent à Pellafol, au logis de Machéra. Comme ils commencent à discuter sur les opérations du siège, survient un nommé Jean ROUSSIN dit Salvajon, qui fait partie de la garnison du château de Pellafol. Il annonce qu'il a trouvé ouverte la petite porte du château et croit que pendant la nuit le sire de MONTORCIER et ses hommes ont abandonné le château et se sont enfuis. On se rend aussitôt à la poterne et on constate qu'elle est ouverte. Ouverte aussi la porte du donjon, dont on retrouve les clefs sur une table dans la cuisine et à l'intérieur, personne. Le procureur est ensuite dépêché à Beaufin pour y rechercher si MONTORCIER ne s'est pas réfugié chez son frère. Il est ensuite procédé à la description des lieux et à l'inventaire des objets mobiliers et armes conservés dans le château, dont la garde est confiée au châtelain de Beaumont.
 
Le dimanche 3 novembre, retour du procureur. Il n'a rien trouvé à Beaufin, que le frère de MONTORCIER, Jean de MONTORCIER, seigneur de Beaufin., qui lui a dit n'avoir pas vu son frère depuis trois ans. Après avoir perquisitionné sans succès dans le château de Beaufin, il a recueilli des bruits d'après lesquels Guillaume de MONTORCIER et ses complices seraient passés en Champsaur par le col de Mante. Après ce rapport, Soffrey d'ARCES, François SOFFREY et les autres capitaines rentrent dans le château et, après avoir entendu la messe, décident d'en confier la garde aux châtelains de La Mure, de Ratier, du Trièves, de Corps et de Beaumont, qui ne conserveront sous les armes que 20 ou 30 hommes chacun. Tous les autres se retireront dans leur foyer sans désordre, sauf les 18 hommes arrivés la veille au soir avec noble Michel ALLEMAN et Jean de ROYN, de Vizille, qui resteront et seront nourris avec les vivres trouvés dans le château.
 

 

Enquête secrète sur les conditions dans lesquelles Guillaume de MONTORCIER a pu s'échapper du château de Pellafol avec ses hommes. Dépositions de quelques-uns des hommes qui étaient enfermés avec lui et qui ne l'ont pas suivi dans sa fuite; deux de ses hommes, dont les dépositions paraissent suspectes, sont enfermés dans la tour du château. On entend ensuite quelques habitants de Pellafol qui ont eu une entrevue avec leur ancien seigneur avant sa rentrée violente dans son château. Ils le trouvèrent à Ubaye et furent reçus par lui avec des injures et des menaces en raison des cens et redevances qu'il prétendait exiger d'eux depuis l'époque où son château avait été mis sous la main delphinale, c'est-à-dire depuis sept ans. Il avait fait répandre dans le pays le bruit qu'il brûlerait les maisons de ceux qui ne le paieraient pas.
 
Le lundi 4 novembre arrive un messager apportant des lettres du Conseil delphinal qui confient la garde du château à François SOFFREY dit Machéra. En conséquence, les commissaires congédient les capitaines-châtelains et leur compagnie en leur recommandant de rentrer dans leurs foyers sans se livrer au pillage. Puis ils font comparaître les deux hommes emprisonnés pour les interroger de nouveau sur la façon dont ledit Guillaume de MONTORCIER arriva à Pellafol le jeudi 24 octobre à la pointe du jour avec 5 hommes d'armes parlant la langue du Piémont. Il entra vraisemblablement dans le château par la porte du four banal. Pendant les journées de jeudi, vendredi et samedi, il y fit transporter des pains, des blés, des porcs et autres approvisionnements pillés dans la campagne voisine. Il y resta neuf jours, étant parti le vendredi soir 1er novembre par la petite porte. Après cet interrogatoire, ils sont relaxés de prison sous caution et à condition de tenir les arrêts à Pellafol. Puis François SOFFREY prend possession du château avec 14 hommes et sa compagnie en ferme les portes.
 
Ordre de le démolir est donné le 22 novembre : le 7 décembre le château et sa tour sont rasés par une équipe d'ouvriers amenés de Grenoble.
 
 
Texte publié dans un ancien numéro du Petit Corpatus
 
L'Attitude de la Noblesse
 
L'attitude plutôt passive de Guigues BERENGER, seigneur de Morges et de son frère Humbert, s'explique par leur parenté avec Guillaume de MONTORCIER. En effet, leur nièce Marguerite est la belle sœur de Guillaume :
 
Pierre II BERENGER, seigneur de Morges, qui teste en 1420, laisse, de Marguerite de PONTEVEZ :
- Raymond, seigneur de Morges qui épouse Alix COSTE; sa fille Marguerite épouse en deuxième noces Jean de MONTORCIER, seigneur de Beaufin, le frère de Guillaume;
- Humbert, seigneur de Tréminis, puis de Morges; il teste en 1470; sa femme fut Constance de FAY;
- Pierre, chanoine de Notre-Dame de Die;
- Guigues, seigneur du Pipet, puis de Morges; il teste en 1442; ses femmes furent Catherine COSTE et Marguerite ALBERGE;
- Catherine x Georges de MONTORCIER, seigneur de Sigoyer et de Théus, lointain cousin de Guillaume.
 

 

Quelques décennies plus tard, cette guerre a peut-être permis à Humbert BERENGER, ici présent, avec le recul du temps, d'échapper au même sort que Guillaume. En effet, pour quelque crime qu'il avoit commis, ses biens furent confisqués par le roi. Mais il obtint des lettres d'abolition en 1465.
 
En revanche, l'attitude de Guigues de MORGES, seigneur du Châtelard, qui ne revient pas après les funérailles du sire de Montmaur, ne peut s'expliquer de la sorte. Il faut peut-être y voir une réprobation, de la part de l'ancienne noblesse, de l'attitude du Dauphin, qui profite de la moindre occasion pour s'approprier les biens de ses vassaux.
 
L'attitude des BERENGER contraste nettement avec celle des hommes du Dauphin. Ces derniers profiteront ainsi de leur fidélité, par exemple les COMBOURCIER, châtelains de Ratier, vont devenir une des plus puissantes familles de Matheysine au XVIème et XVIIème siècles, venant même à se marier en 1564 à une fille du seigneur de Morges, alliance encore impensable à l'époque de ce conflit.
 
Famille BERENGER
Seigneurs de Morges
Famille de MORGES
Seigneurs du Châtelard
Famille de COMBOURCIER
Seigneurs de Beaumont
 
 
Questions sur le siège
 
Lors du siège, l'attitude de Guigues BERENGER lors de l'attaque du jeudi 31 octobre est plutôt étrange : durant ce temps, le sire de Morges se tenait à l'écart, ne disant rien, ne faisant rien, mais observant la marche des événements. Cette phrase rapportée par le camp delphinal nous donne l'impression de soupçonner Guigues BERENGER d'une forme de complicité.
 
En effet, la nuit du mercredi 30, du côté des assiégés, on fait au cours de la nuit des signaux à l'aide d'une cloche placée au sommet de la tour et de brandons enflammés jetés au pied des murailles. Ces signaux impliquent l'existence d'une complicité à l'extérieur de château. Et seul le frère de Guillaume, Jean de MONTORCIER, seigneur de Beaufin, pouvait s'impliquer secrètement dans ce conflit. On peut alors soupçonner Guigues BERENGER, oncle par alliance de Jean de MONTORCIER, de lui fournir des informations susceptibles d'aider Guillaume.... On peut également avoir du mal à croire Jean de MONTORCIER qui prétend ne pas avoir vu son frère depuis trois ans....
 
La fuite de Guillaume de MONTORCIER et de ses hommes est enfin arrivée au bon moment, vraisemblablement à la veille d'une attaque décisive des hommes du Dauphin. La nuit précédent sa fuite, il a fait récupérer des pierres par un système de treuil, il était donc alors décidé à ne pas quitter son château. Le conseil du guerre réunit le 1er novembre au soir a étudié les moyens de prendre la château par force ou par ruse. On peut alors penser que des fuites ont permis d'informer Guillaume sur les intentions de Machéra, et devant le nombre d'assaillants et une défaite certaine, il a préféré s'enfuir.
 
 
La Famille de Guillaume de MONTORCIER
 

Armes des MONTORCIER
 

Les MONTORCIER sont une des familles les plus anciennes des Hautes-Alpes. Ils possédaient la terre de Montorcier, aujourd'hui dans la commune de Saint-Jean - Saint-Nicolas, et le reste de la haute vallée du Drac. D'autres branches se sont installées en Vallouise, en Gapençais et à Pellafol & Beaufin.
 
Hugues de MONTORCIER aurait été témoin en 1044 du partage de la ville de Gap entre l'évêque et le comte de Provence.
 
Généalogie des MONTORCIER seigneurs de Pellafol

 
Guillaume Blanc de MONTORCIER a acquis, par échange avec le Dauphin, les terres de Beaufin et de Pellafol en 1303. Il a eu plusieurs fils, trop pour partager entre eux sa part de la coseigneurie de Montorcier. Son fief de Montorcier, qui était jusqu'alors vraisemblablement un alleu, passe alors sous la juridiction du Dauphin, tandis que les terres de Beaufin et de Pellafol lui reviennent.
 
Gillet, père du Guillaume en question, avait été seigneur de Pellafol et de Beaufin, comme son père Rostaing avant lui, dès 1384. Il meurt après 1406 et eut, d'une femme inconnue*, au moins trois enfants, Guillaume, Jean et Nicette.
 
Béatrix, sa sœur, épouse en 1406 Jean II GRAS, seigneur des Herbeys et de Saint-Maurice en Valgaudemar, qui perdit vraisemblablement la vie à la bataille d'Azincourt en 1415.
 
Jean, son frère, a reçu la terre de Beaufin et épousa Marguerite BERENGER, fille de Raymond, seigneur de Morges et de Alix COSTE, dame de la Chaudière. Il laisse une fille nommée Marguerite, vivant encore en 1500, qui apporta aux POISIEU, les terres de Beaufin, de Saint-Eusèbe, de Saint-Benoit et de la Chaudière dans la Drôme.
 

 

 
* la femme de Gillet pourrait être une ROUX, ceci expliquerait le fait que Jean de ROUX, châtelain de Corps, seigneur de Saint-Eusèbe & de Chichilianne ait légué à Jean de MONTORCIER, fils de Gillet, la terre de Saint-Eusèbe et quelques droits à Corps...
 
 
La Fin de Guillaume de MONTORCIER
 
Fils aîné de Gillet de MONTORCIER, seigneur de Beaufin et de Pellafol, son frère Jean reçoit pour héritage la tour de Beaufin,et il garde pour lui le château de Pellafol, dont il rend hommage dès 1415. Sa sœur se mariant en 1406, il est né probablement vers 1380. Donc le Guillaume qui livre ici bataille n'est pas un jeune homme inconscient, mais un homme mûr et responsable qui, fier de son lignage et estimant être dans son bon droit, préfère se battre que de perdre son château en le livrant aux hommes du Dauphin.
 
Selon Joseph ROMAN, Guillaume aurait eu la tête tranchée à Saint-Bonnet, laissant une fille Marguerite, célibataire en 1458. Nous ne savons rien qui puisse confirmer ses dires.