La Peste à Veynes
 
Présentation
 
L'apothicaire André RANCOU de Veynes a rédigé en 1632 un « Mémoire des vizites par moy faites aux mallades que Dieu a voullu viziter de la Maladie contagieuse lanée 1630 », décrivant ses visites aux malades dans la région de Veynes. Ce mémoire a été rédigé pour les consuls de Veynes, vraisemblablement pour justifier une prime de la part de la communauté.
 
La traduction (partielle) de ce mémoire a été faite par Mme Christine ROUX, M.Edouard BEGOU, sa fille Françoise & moi-même.
 
Vous pouvez consulter les images & la traduction sur le site d'Edouard BEGOU
 
A lire
« Histoire de Veynes » par Mme Christine ROUX
« Chronique de la Peste en Trièves l'an 1630 » par l'abbé Jacques de MONTS
 
 
Les Visites
 
Le 30 juillet 1630, la mort subite du curé de Châteauvieux alerte le bureau de santé de Veynes qui engage alors le chirurgien Jacques ANDRE et l'apothicaire André RICOU pour examiner le curé. Ces derniers ne lui trouvèrent aucune marque du « Mal contagieux ».
 
Le 16 août 1630, la servante de Michel FABRE « se trouvois mal ». Jacques ANDRE, André RANCOU & le chirurgien Jacques REYNAUD vont la « viziter », lui interdisant dans un premier temps de sortir de sa maison. Deux heures plus tard, ils lui trouvent « deux charbons pestilenciels à la jambe droite ». Elle est ensuite conduite à « l'infirmerye ».
 
Le 27 avril 1631, André RANCOU examina « la femme de Msr DAVID fille de Msr Jouseph COURNAND », qui présentait une « grand febvre », « avoyt une parolle tremblotante et un regard esgaré », il lui interdit alors la sortie de sa maison. Le lendemain, sa situation s'aggravait : sa fièvre et ses tremblement augmentaient, le tout accompagné « dune grande doulleur de teste ».
 
Le 29 avril, André RANCOU visita le fils du BARBAREZ, « atain dun bubon et un petis charbon a la hautoir du foye du costé droit », il lui interdit là encore la sortie de sa maison. Le lendemain « de bon matin », il présentait « une grande doulleur (de) teste », l'apothicaire lui donna alors « deux emplastides », vraisemblablement deux emplâtres.
 
Le 1er septembre 1631, Jacques ANDRE & André RANCOU se rendirent à Saint-Marcellin, hameau de Veynes, chez Marguerite PARA ,« laquelle estois morte », sans rien lui trouver.
 
Le 24 juillet 1631, André RANCOU & le sieur DAVID visitèrent Barthélémy ODOU de Manibou, hameau de la Cluse, et lui trouvèrent un charbon.
Le 27 juillet , le veuve du sieur Jacques THUR (?) de Saint-Marcellin, présentait elle aussi un charbon.
 
 
 
Le Personnel de Santé
 
 
André RANCOU, auteur de ce mémoire, apothicaire à Veynes, était domicilié rue sous-le-Barry ( actuellement n°5 rue Jean Jaurès ). Il meurt après 1648, laissant plusieurs filles :
- Isabeau x 1648 Alexandre ERGOUD
- Marguerite x 1648 François SAURET de Gap
- et probablement Françoise x av 1644 Jacques ANDRE
 
Jacques ANDRE, chirugien & apothicaire à Veynes, était domicilié rue sous-le-Barry ( actuellement n°22 rue Jean Jaurès ). Il meurt après 1632, laissant :
- Jacques, maitre chirurgien à Veynes, x1 Françoise RANCOU, x2/ 1661 Jeanne GARCIN
- Pierre, apothicaire à Veynes x 1666 Isabeau PASCAL
Généalogie des ANDRE de Veynes
 
Jacques REYNAUD, chirurgien à Veynes, était de confession protestante. Il est vraisemblablement le fils de Maitre Jacques REYNAUD, chirugien de Veynes, et de Marie SERROBET, fille de Manuel x Thonille ARNAUDE ( cm du 27.3.1583, (H supplément 401, B 131)). Un Jacques REYNAUD est chirurgien à Veynes en 1606 ( AD du Rhône,48 H 682 )